Claudette Labadie

 
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73 ans, née à Saint-Avit-de-Soulège
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise… »
 
-V- Vous l’avez depuis combien de temps votre perroquet ?
-Claudette- 18 ans. Je vais lui donner un spaghetti… Ho, Aria ! Tu dis merci ?
-Aria- Merci.
 
-V- Qu’est-ce qu’il sait dire ?
-Claudette- Il sait chanter la Marseillaise.
 
 
-V- Depuis quand habitez-vous à Eynesse ?
-Claudette- Depuis 72. Avant on habitait à côté du Carmel, en 59. Enfin, c’était pas un Carmel à l’époque.
 
-V- Vous faisiez quoi ?
-Claudette- Mon mari, il a commencé à faire les vaches. Après, ça a changé de propriétaire, on a fait les fruitiers, les pêchers tout ça. Et après ça a encore changé. Les 4 premiers patrons, c’était des Suisses, et puis des Belges. Ils avaient des plantations de café au Congo. Après on a eu un collectionneur de timbres, un Bordelais. Et puis après, c’est un Américain qui a acheté. C’était pour monter un hôtel. Y’avait des chambres avec suite. Ça c’était beau. Tout était prêt mais y a eu un fiasco. Quand le dollar a baissé, il s’est retrouvé… J’avais préparé les lits. J’avais repassé les draps. Je te dis. En plus c’était des draps en lin. C’était dur. J’aurais été chef des femmes de chambre. Y’avait la vaisselle, y’avait… T’aurais vu ces salles de bain avec Jacuzzi, tout le bazar. Ha ! c’était trop beau ! Y’avait tennis et tout. Mon mari, lui, il aurait fait la navette entre Mérignac et ici, pour aller chercher les américains. Mais voilà, il savait pas parler ! Il s’était acheté un livre, mais tu parles !
 
-V- Et aujourd’hui, il y a les sœurs. Qu’est ce qu’elles y font ?
-Claudette- Elles faisaient des hosties au début. Et puis, elles font leurs confitures. Ceux qui vont à la messe doivent en acheter. De tout, elles font… broderie, des tricots.
 
-V- Qu’avez-vous fait après l’épisode de l’hôtel ?
-Claudette- Bein j’étais au chômage. Et je suis allée travailler dans les vignes.
 
-V- Et après vous avez fait le marché.
-Claudette- Oui je vendais un peu. Quelques plants. Au début je faisais de la compote, et après je me suis mise aux confitures. J’étais la première à vendre des confitures à Sainte-Foy. Maintenant tu en vois sur toutes les tables presque.
 
 
 
 
-V- À quoi occupiez-vous vos week-end quand vous étiez jeune ?
-Claudette- Au bal. À la plage à Pessac. C’était de l’après-midi jusqu’au soir. C’était bien. On allait quelques fois à Castillon.
 
-V- Vous dansiez quel genre de danse ?
-Claudette- Le tango, les slow, les cha-cha. Mon mari, il aimait danser la valse, mais c’était pas trop ça. C’était un danseur, il aimait ça.
 
-V- Vous alliez au cinéma ?
-Claudette- Oui, mais moi je pouvais pas supporter. Je suis claustro. Dès que la lumière s’éteignait, heup, je partais. Y’avait un cinéma à Eynesse. C’était une petite salle qui ya derrière l’église. Y’avait des westerns, des trucs comme ça. Y’en avait une aussi à Saint-Quentin. J’y allais de temps en temps mais pas souvent.
 
 
 
 
 
 
 
-V- C'est quoi ce tableau ?
-Claudette- C'est un Zanetti. Mais je crois que c'est un amateur. C'est mon patron qui me l'avait offert.
 
 
 
 
-V- Vous faites du vélo d’appartement ?
-Claudette- Oui. C’était à mon mari.
 
-V- Idéalement placé face à la fenêtre, vue sur la rivière.
-Claudette- Mon fils disait : « surtout ferme la fenêtre quand tu pédales, sinon… »
 
-V- Vous avez un chanteur que vous aimez en particulier ?
-Claudette- J’aimais bien Joe Dassin. J’aime maintenant Dany Brillant tu vois.
 
 
-V- Avez-vous une phrase fétiche ?
-Claudette- Qu'est-ce que tu veux que je te dise…
 
 
01 octobre 2011, Eynesse